Anne-Hélène dirait plus tard – puisque je ne la laissais pas parler – que Moeglin avait dit en plus ‘qu’elle jalousait mon innocence’, ce qui me fit un peu rire, et qu’elle lui avait demandé ‘si elle n’avait pas réussi à me séduire’ ce à quoi elle avait du répondre par une négative pour ne pas manquer pour une fois à la vérité et elle ce serait exclamé, ‘qu’on perdait beacoup sur le terrain propre et que ce n’était tout de même pas possible qu’il n’y ait pas de français ou française qu’y réussisse’, ce à quoi Anne-Hélène répondit qu’elle allait faire de son mieux mais que cela faisait du temps qu’elle ne me voyais pas, même si elle ne savait pas à quoi c’était du, et si peut-être elle savait quelque chose. Moeglin répondu que j’étais peut-être sur la liste rouge des ennemis de la République. Anne-Hélène reçu de cette manière la permission explicite d’essayer de séduire un ennemi de la République qui se trouvait sur la liste rouge ce qui finit par rendre les rencontres un peu plus faciles même si les sujets principaux tournaient principalement autour des marguerites, le muguet, les hérissons et les cafards heureux, aussi.
Elle fit même des efforts pour suivre les instructions de Moeglin mais cela ne réussit pas non plus. “Ne permets jamais que l’air ne s’impose à la terre,” je lui dis, ne pouvant ne pas trouver la situation quelque peu amusante. L’armée française était en face de moi, se faisait super splash en Marine, Moeglin en Air et Anne-Hélène en Terre et tout compte bien fait avait l’air plutôt déboussolée et absorbée par des querelles internes. La Marine ferait sa tour toute seule, fachant l’Air et la Terre. L’Air partirait pour le Kosovo, fachant la Terre. La Terre faisait un bon allié tout compte bien fait surtout si elle sortait de la très négative influence de l’Air. Cette ordure de Madame Rosenkrantz semblait être un instrument de la Marine avec quelques ratachements à l’Air. “Ils sont tellement cons qu’il n’y a même pas besoin d’une armée pour défaire l’armée française, il suffit d’un petit prince mongol et c’est fait. La Marine court derrière la tour, l’Air poursuit des rêves balkaniques et la terre ne peut ne pas s’allier à la cause bretonne. Que faire avec un voisin sans armée? Des coûts supplémentaires. Appuyons la cause bretonne aussi. Tu y crois?” Je demandai à Anne-Hélène. “A la cause bretonne? Tu ne vas pas nous laisser tomber maintenant.” “Pas moi. Tu ne te désisteras pas?” “J’ai même appelé mon cousin qui est dans l’armée de terre, pour que tu saches comme c’est serieux.” “Hm. D’accord. Il faut faire quelques arrangements, alors.” “Et que tu saches aussi qu’il trouve l’idée de tes Saxe Coburg et Hanovre très bien. Et le Haut Empire aussi et les cigognes. Et on pourrait faire tout cela de suite d’ailleurs au lieu d’attendre tant d’années.” “Il ne faut jamais précipiter les choses.” “Tu te foutais de moi.” “Non, je testais le terrain. Voir s’il y a quelque chose de solide dans tout ce merdier. Regarde bien que j’ai des raisons pour être furieuse et tellement que si je suivais pour un instant mes instincts mongols il ne resterait pas pierre sur pierre de cette France dans quelques mois. Mais cela n’a pas beaucoup de sens non plus.” “Comment sais-tu qu’ils viendront?” “Regarde moi, l’autre jour j’étais en pleine conversation avec ma très chère Tula et tu sauras que ce que je disais est vrai. Tula utilise la même voie pour papoter avec des millions d’asiatiques qui se trouvent un peu plus loin. Je lui dis de les bouger un peu et tu ne les arrêtes pas.” “Et tu ne le fais pas.” “C’est tentant. Mais la raison en dit différemment. Une voie d’issue je ne la trouve pas à moi toute seule. Tu y crois?” “Bien sûr que j’y crois.” “Bon. Dans ce cas prenons les choses une par une. La Marine s’éclate le nez contre la tour. Elle ne compte plus. L’Air s’éclate le nez contre la Yougoslavie. Elle ne compte pas non plus. Reste la terre.” “Qui s’éclate le nez contre la Bretagne.” “Non, qui appuie la cause bretonne et reste seule à déterminer le destin de la France.” “On ne peut ne pas faire sans armée?” “Non, je ne crois pas. En plus, cela ne me convient pas que d’avoir un voisin sans armée. Je n’aime pas la gelatine.” “La gelatine?” “Un pays sans armée est comme un être humain sans épine dorsale, cela fait un peu gelatine. Je te jure que je ne le comprends pas. Non, mais qui sont ces idiots? Vous n’avez tout de même pas voté une aérospatiale pour déterminer la politique du pays? Nous on fait le fric, on enrichit les caisses d’état, va-t-on savoir ce qu’ils se figurent là. Cette pauvre armée de terre n’a besoin que de quelques fusils et une bonne dose de tanks alors, ils ne comptent pas. Et des boîtes de sardines pour les soldats. Hm. Faudrait faire appel aux cordonniers… Mais cela ne fait pas trop de luxe à côté des élites des ingenieurs à la con. Le pire c’est que ces gens se croient le tout permis. Regarde, ils ont accès à des dossiers des services d’information, des contacts à la Sûreté, à Matignon. Ils font ce qu’ils veulent, quoi. Et après ils s’inspirent d’une petite Anne-Hélène pour susciter des guerres en Yougoslavie. Qu’ils ne paient même pas. C’est bête. Non, mais quel merdier.”
“Tu vois comment ces voies d’issue?” “C’est Tula, je crois. Tu sais, je me demande encore ce qu’elle fout là, mais j’ai comme l’impression qu’elle a traduit les chemins des troupeaux dans une perspective temporelle. Tu sais, ces gens devaient garder en mémoire des chemins qui faisaient des milliers de kilomètres. C’est, ici il y avait un croisement, là un arbre tout seul sur la plaine, là bas une petite rivière, à gauche un village. Si tu regardes ces structures que nous avons developpées pendant ces semaines, tu vois à peu près la même chose mais dans le temps: ici il faut faire ceci, et il y a une petite marque, après arrive cela et il y a une autre petite marque.” “Et comment elle sait que cela arrivera?” “C’est bien ce que je me demande aussi. Les chemins ont une empreinte de réalité et elle a du la transférer vers le temps. Elle combine ses éléments, les évalue et se dit, si je mets là un pot de marmelade, ça colle, et porte la même marque de réalité dans le temps que si c’était un chemin.” “C’est bizarre tout de même. Et toi, tu sais faire cela?” “Non, que je sache. Tout s’apprend tu me diras. C’est que moi je me bagarre avec Tula parce que j’insiste sur le fait que cela met des entraves à la liberté humaine.” “Mais c’est amusant quand même. Tout savoir d’avance.” “Hm. Je ne sais pas mais il y a quelque chose qui ne me dit pas trop. Tu me diras, lorsqu’il n’y a plus rien, ne serait-ce une solution? C’est comme une petite échelle faite de végétaux pour te sortir des sables mouvants.” “Tout le monde a un programme.” “C’est vrai, et tant qu’à faire ces programmes-là sont plus amusants. Nous sommes sur une étrange plateforme de la réalité. Ce que Tula fait est interdit, en fait. Comme si on avait le droit de gratouiller le ventre de Dieu pour se faire sa propre compotte… Mais cela rentre dans une sphère hypothétique quand ma grand mère veut en faire une preuve et se justifie de par l’hypothèse. Tu arranges la réalité en vue à prouver que quelque chose est mauvais et en fais usage comme voie de démonstration. La démonstration est valide, les reste peut-être pas tant que cela. C’est bien ce que je disais: on se promène sur une surface transparente en dessous de laquelle s’ouvrents les enfers. Ce n’est pas très amusant.” “Donne moi un example du pourquoi c’est mauvais.” “Bah, le Sask. Elle doit avoir obtenu son rang de lieutnant là, à 22, 23 ans.” “De terre?” “Je ne crois pas. Ce doit être l’Air. Elle se rejoigne en Moeglin, pas en toi. Mais Tula lui dit: ici, il faut écrire ‘rouge’, et c’est la tire lire, le supérieur reconnaît immédiatement la profonde intélligence de la stratégie et hops, un examen de plus. Après dans cet exercice, il faut cacher cela et faire ressortir cette autre chose. Et hops, un autre rang.” “Et ça ne se fait pas.” “C’est en train de bouffer la substance inhérente à l’evaluation. Un rang est une responsabilité. Tu montes de rang et tu as plus de difficultés à gerer. Avec cette méthode tu obtiens le rang sans avoir la vision d’ensemble qui te permets de gerer les situations. Ça vide les hiérarchies dès l’intérieur.” “Et tu ne fais pas cela? Tu as trois ‘très bien’ dans ta deuxième année.” “Oui… Mais j’ai réfuté Kant dans ma première année. Oui. Tu fais usage de quelques ruseries, j’appele cela, pour contourner la psychologie des gens mais je n’oublie jamais la substance des choses. C’est pour cela que je dois étudier ce phénomène militair un peu plus de près. Là en plus, elle semble être plongée dans l’évaluation des recrutes et l’anéantissement de l’ennemi par voie d’intérrogatoire croisé.” “Et?” “Elle n’a pas de vision d’ensemble. Je ne sais pas à quoi cela pourrait mener.” “Tu n’es pas d’accord avec Tula, alors.” “Je ne sais pas comment c’est possible. A priori il devrait y avoir des interdictions dans les ordres plus fondamentaux. Qu’est-ce que cela veut dire.” “Tu te bagarres avec tout le monde, alors.” “Non. J’essaie de voir à quoi cela peut servir. Il y a un usage. Un zig. Le paiement d’une faute morale à travers d’un chemin obligé qui te confronte à ton ânerie dès l’extérieur. Tu soignes quelqu’un et tu lui dis: tout cela. Obligé. Au bout d’un certain temps tu tombes dans un puits et tu dis, merde, ça alors et cela fait une image pour une plongée dans l’abyme de l’inconscient qui était interdite et à l’origine de ta maladie. Tu mets une croix et tu te dis, ça il ne faut pas le faire. Ou tu ne le fais pas et tu meurs cette fois pour de bon. Mais comme ça, on va finir par monter aux arbres à nouveau.” “C’est comme cela que tu veux racheter les esclaves d’Asie?” “Oui… Mais je n’ai pas accès. Il faudrait convaincre Tula et ça, alors ça, ça ne me dit rien non plus.” “Mais les asiatiques viendront quand même.” “Oui, mais c’est autre chose. C’est rationnel, frontal, un vis à vis de personnes. S’ils partent maintenant, ils vont à l’aveuglette. C’est une massacre et rien à faire. Pfft. Je ne sais pas. Tu sais, avant je penchais pour des solutions un peu plus aimables. Mais regarde moi ça. Ça vous tombe dessus quand même. Il faut savoir trancher à un moment ou un autre. Nous n’avons plus le choix. Il faut qu’on prenne notre destin en main et il a l’air un peu lugubre.” “Ils devaient arriver plutôt, les asiatiques?” “Vers 1970, 1980. Je ne voulais pas et regarde moi le merdier. Tu sais, à mon avis, si on étaient rationnels, il suffit de faire un peu de pression ici, un peu de pression là, discerner les vrais cons, les pendre et cela équilibre les choses. La honte de la faute est compensée par la preuve de justice. Je dis, ces cons de français, les idiots, les imbéciles, les ordures, les vaut rien et tu crées une pression qui oblige à faire appel à des ressources internes qui prouvent la valeur de quelqu’un ou d’un peuple pour qu’il s’affirme en justice. Et au lieu de cela tu as quelques espions de merde qui en font le rêve du sang bleu et provoquent la mort de millions. Quelque chose ne va pas. Le noeud est très, très dangereux. Nous avons notre faute aussi mais les choses sont tellement mélées qu’il est presqu’impossible de faire un discernement. Il aurait fallu tenir les nations écartées pendant un temps. Et maintenant, n’est-ce pas trop tard?” “Pourquoi vous avez plus de chances de vous en sortir?” “Parce que les mechanismes internes semblent fonctionner encore. On a mis tout sur la table, le faux et le vrai, d’ailleurs, on écarte l’innocence si on veut l’appeler comme cela et dans 30 ans, 40 ans, sort une écume faite des ordures qui mouvaient les logiques malades, on les met dans un sac et on les plonge dans la mer. La nation se sauve. Mais vous, vous niez l’evidence, vous cachez derrière une image de héros, vous accrochez à des idéaux fantastiques tandis que les logiques malades continuent à travailler. La situation n’est pas facile.”
“Et si ta grand mère avait raison?” “Elle a certainement raison. Tu sais, comme moi je parle avec Tula, il y a d’autres gens qui se communiques par ces voies interdites et absorbent des informations qui altèrent le cour des courants fondamentaux: l’amour et la mort fondamentalement. Sur cela ils font de substitution de telle sorte à ce qu’on te place un faux pour celui que tu aimes ou tu meures à la place de quelqu’un d’autre parce qu’on t’a chargé d’une faute qui n’était pas tienne. Tu confonds les amis avec les ennemis, l’irrationnel ressort par des voies qu’on ne maîtrise plus et c’est le désastre.” “Qui fait cela?” “L’Eglise Catholique et quelques autres s’y ratachant. Mais regarde moi cela: Moeglin qui se transforme en Sask et meurt en soupirant mon nom. C’est une logique de substitution qui s’est mise en place. Nos sociétés se font d’une copie absurde de stratégies malsaines developpées pendant des siècles par quelques ordures qui n’avaient rien d’autre à faire mais qui semblaient très efficaes. On se dit qu’on a le pouvoir, parce qu’on peut conditionner la réalité à notre guise.” “Et ce n’est pas cela le pouvoir.” “Tu vois où cela mène. A la mort. Non. Le pouvoir, le vrai n’est rien d’autre que la conscience de ce qu’il y a un ordre fondamental, infiniment plus puissant que nous qui nous révèle quelques aspects de sa nature et nous invite à proceder d’une manière ou d’une autre pour que nous aidions à préserver cet ordre.” “On n’est pas grand chose, alors.” “Bah non. Mais c’est bien comme cela. Enfin, moi j’aime bien. On ne peut pas humainement prendre la responsabilité de choses sur lesquelles nous n’avons qu’une vision très très restreinte.” “Et cependant tu paies pour tes dires à tes 16 ans.” “C’est mon destin et je n’y échappe pas. Le destin est fait des paroles qu’on prononce et c’est pour cela qu’il vaut mieux se taire de fois.” “Mais tu parles beaucoup.” “C’est le sirop de la vérité, cela. Non. En fait je dis toujours la même chose. On est habitué à être très synthétiques, nous. Mais vu les malentendus, il faut bien s’étaler un peu.” “Et ce Sask il se meure pour toi.” “Non. Ce Sask il a figé une magie un peu bizarre dans une nouvelle compote et crois que son destin est lié de manière intrinsèque à celui de quelqu’un qui viendra en proclamant des grandes vérités.” “Et il ne l’est pas.” “Non. Mais comment la persuader maintenant quand elle ne se souvient plus de rien. En fait Moeglin m’a fait une faveur. Faire le con peut avoir ses vertues aussi. La substitution me donne accès aux coordonnés du poison de ce Sask et je peux agir pour qu’elle récupère ses esprits.” “Et tu le feras.” “Je ne vois pas d’autre solution. Nous sommes très forts, ma chère, je ne sais pas pourquoi, mais c’est comme cela. Tu le verras, si tu veux. Tu écoutes ici à la tête de Natasha avec Sask un peu plus loin, Tula qui espionne dès l’intérieur et nous voilà embarqués dans des guerres et des bruits de guerres qu’on organise, on desorganise à notre guise pour, oui …, avoir un Parlement en Bretagne parce que Natasha trouve cela très mignon et moi aussi, je trouve cela drôle et Tula est enthousiaste.” “Vous pouvez faire ce que vous voulez.” “Oui… La question est de savoir si c’est vraiment désirable.” “Tu dis à Tula de te concocter le comment avoir ce Neu Schwanstein et elle le fait.” “Oui. Me voilà dans mon chateau toute seule comme une prune d’hiver à regarder dans le vide. C’est un destin?” “Non, c’est la lampe d’Aladin.” “C’est vrai aussi.” “il n’y a pas des prunes en hiver.” “Non. C’est pour cela que la seule qui osa se faire à ce moment-là resta toute seule.” “Non, mais c’est halucinant. Et tu restes là à te bagarrer avec cette Moeglin quand elle aurait pu être fusillée avant hier.” “Et oui. Et bien? Derrière Moeglin sortira Boeglin et derrière Boeglin sortira Toeglin. Ça ne resoud pas le problème. Je ne vais tout de même pas faire tuer tout le monde, ce n’est pas mon style.” “Tu préfères les messagers ailés.” “Oui. C’est plus mignon. Je parle une autre langue et je suis toute seule dans mon reservoir d’espèces en danger d’extinction. Moi, je veux qu’il y ait des gens avec qui je puisse parler, passer le temps, fumer une cigarette, faire des plans qui échouent, m’assoir à réflèchir pourquoi, et tout cela.” “Le plus difficile de tout.” “Oui. Peut être, mais qu’est ce que tu veux du reste. Un chateau, des prunes, du fric, des fringues et alors?” “Mais tu veux un chateau.” “Non. Il est nécessaire pour des raisons représentatives. En fait, je m’en fous. Une petite cabane, un petit fleuve à côté, trois moutons, une poule et voilà, on a besoin de quoi.” “D’une Montblanc.” “Elles sont belles, oui, mais je vois d’autres étoiles.”
“Et qu’est-ce qui se passe si j’y crois?” “Hm. Je te dirais à la fin: tu vois, j’aurais pu avoir mon chateau déjà à ce moment là.” “Tu peux être un peu serieuse, oui.” “Bon. Ça rentre dans mon cadre. Sortir cette pauvre petite France d’un merdier sans égal par un programme manipulé soigneusement par Tula, oui, cela mettra en évidence l’immense pouvoir qu’elle a et confirmera mes dires concernant l’extension de ses tentacles vers l’Asie et peut en plus regénerer la situation ici.” “Tu vas faire quoi avec Moeglin?” “Moi? Je lui dois quelque chose en plus?” “Elle t’a aidé quand même.” “Ce n’était pas précisément son intention. Je suis très large dans l’interprétation des faits. Elle va perdre la tête, c’est tout.” “Ah, oui, c’est tout. Tu écrase notre aviation contre l’évidence de la mort.” “Hm. Je devrais faire quoi, la convertir ‘a l’infanterie?” “C’est une idée.” “Quand de misericorde dernièrement.” “Non, mais tu ne penses quand même pas que je vais lui dire à mon cousin qu’on va écraser l’aviation contre l’evidence de la mort après avoir coupé la tour de la marine à ras de sol.” “Hm. C’est vrai. Ça fait moche. Ça leur convient. Personne ne leur demande rien, personne n’écoute leur avis, il se prennent 200 USD sur le budget general de quelques millions, si les autres sont faits miettes ça peut améliorer leur situation.” “Mais on reste sans aviation et sans marine.” “Vous n’en avez pas, ma chère, comme ça franchement et hônnetement, une marine qui se laisse seduire par des tours invoquées par les diables d’Anne-Hélène n’a ni chef ni capitain ni boussole, d’ailleurs. Ça s’enfonce dans la mer sans sortir de port. Et une aviation qui prétend pouvoir conquérir des terres à partir des nuages a un problème avec l’ubication des diffèrentes sphères de la réalité. Non, ce qu’il n’y a pas, il n’y a pas et on ne peut que faire ressortir l’évidence. Mais c’est pas grave, crois ce que tu veux, si tu ne veux pas perdre Aviation et Marine dans tes rêves fantastiques, met Moeglin dans l’Etat. Tu as besoin d’anéantir la Cinquième si tu veux ta Bretagne. Voilà. La Cinquième est Moeglin et à la fin elle meurt en soupirant mon nom, c’est mignon quand même.” “T’es une vraie ordure, vraiment. Et si cette Cinquième ressuscite comme Moeglin aussi?” “Après s’être saoulé de la vérité dans la mort? Hm. Oui, il faut considerer cela aussi. Elle perdra la tête comme la Cinquième et on dira, bon, ça suffit ma chère, allez vous reposer en Equateur avec les toucans en mangeant des mango. L’Equateur n’en voudra pas, mais pour dire.” “Tu peux lui faire un chemin.” “Une thérapie gratuite en plus. Hm. Ça peut devenir très venimeux là.” “Ne soit pas mechante comme ça.” “Ouf, il faut vraiment pas vous laisser parler vous. Hier tu la détestais et aujourd’hui tu clames pour sa vie. Quelle contradiction de personne.” “C’est toi qui m’as envoyée là bas.” “Elle te dit plus qu’elle ne me dit, moi. Et c’est plus facile que de tout reconstruire à partir de vagues notions qui se ratachent au lait de mouton et au fromage.” “Je vais lui dire tout-ce qu’on dit ici.” “Fais-le. Tu cacheras bien tes propres plans d’Indépendance.” “Et bien, c’est vrai. Et tu t’en fous.” “Et bien, oui, rien à cirer.” “Tu peux y reflechir quand même.” “Hm. Oui. Je vais y reflechir. A chaque fois cela devient pire et pire: des mirôitements de vérités qui s’éloignent progressivement pour devenir entre les mains d’autres et pas les notres.” “Non mais quelle ordure, alors. Tu n’as pas le moindre grain d’espoir pour notre Cinquième.” “Et bien non.” “Et bien tu as raison. Je voulais seulement savoir si tu n’allais pas flechir. Je vais lui raconter quand même ce qu’on est en train de concocter. Elle m’énerve. Non mais elle me prend pour une vraie conne, elle.” “Ce doit être les mauvaises influences.” “Tu crois.” “Certainement.” “Elle ne va jamais me croire.” “N’oublie pas de dire que toute la faute est à Abensour.” “Ah oui, j’oubliais ça.”
“Tu ne vas pas te laisser seduire alors?” elle continua au bout d’un certain moment. “On te donne quoi si tu réussi?” “Pourquoi?” “Ça vaut peut-être la peine et on peut se partager le butin.” “Je ne crois pas.” “Un poste de sécrétaire aux bureaux metaliques de l’Aérospatiale? Pour toi alors. Je ne joue pas.” “De sécrétaire.” “Tu dis qu’elle te prend pour une conne. Elle va te mettre à le gestion.” “C’est vrai. Encore des miroîtements. C’est quoi déjà cette histoire de séduction?” “J’avais dit à 16 ans que je ne me laisserais pas séduire par un français ou une française d’ailleurs.” “On s’est senti blessé dans notre amour propre.” “Il semble.” “Et pourquoi pas de garçons?” “Parce que je suis dans le programme des hommes en puissance à venir.” “Ah oui.” “Mais non, mais c’est ce qu’on croit.” “Bon. Et les dames au muguet?” “C’est le seul produit qui ne paie pas d’impôts en France, avec un autre dont je ne me souviens plus. Pas les dames, le muguet.” “Ah oui. Cest pour les dames au muguet, alors.” “Tu vois comme on s’entend bien à la fin.”
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